En s’appuyant sur un travail approfondi des
ressentis, de la présence, la gestuelle,
la voix, du langage, il s’agira d’expérimenter et réfléchir à la notion
de communication et de transmission, ainsi qu’aux possibilités de se servir de
cet outil extrêmement riche dans la relation d’aide aux personnes.
Les participants (12 au maximum) seront invités à
venir en ayant préparé un conte d’une dizaine de minutes environ, dont ils
auront mémorisé la trame.
Contenu :
- Echauffement corporel et vocal
- Travail de visualisation et d’appropriation du récit
- Posture et position du conteur
- Gestuelle, regard, voix, chant… ce qui donne corps au conte
- Elaboration d’un projet d’atelier Conte, objectifs et dispositifs
La démarche :
La médiation du conte en particulier apparaît extrêmement
riche, dans un contexte où la parole a elle-même plus de mal à se faire
entendre dans un monde d’images et d’écrans.
La voix est l’enveloppe sonore qui a bercé les premiers
instants de la vie (déjà in-utero). Elle est une des couleurs de chaque
individu. Elle donne de la consistance au lien qui s’établit entre le conteur
et ceux qui l’écoutent.
Les personnes qui veulent se lancer à raconter ont très
souvent cette appréhension de ne pas pouvoir « capter » leur
auditoire, elles n’ont pas toujours assez confiance en leur voix. Elles
craignent de manquer des éléments-clés,
de bafouiller, se tromper… Faut-il conter assis ou debout, comment placer son
auditoire ? Elles se demandent s’il faut « jouer le conte ».
Peut-on chanter, introduire de la musique ?...
Mais au-delà de ces hésitations, l’envie est forte de
s’embarquer et embarquer son auditoire dans cette merveilleuse aventure. Il
existe une part de magie, de rêve, de fantastique…
Un univers symbolique s’ouvre alors. Le récit est vecteur de
pensées : le conte met en mouvement des questionnements essentiels, des
structures de pensée qui aident à l’élaboration de ses propres réponses.
Le conte nous engage également dans un travail de lien par sa
dimension culturelle, le sentiment d’appartenance à une «chaîne humaine».
Quelques questions seront approfondies :
- Quels
contes (traditionnels populaires ou modernes…)
- Pour
qui (âges, problématiques…)
- Pourquoi
(objectifs visés)
- Comment
(lu, dit, joué…importance des « formulettes»)
- Où
(aménagement de l’espace…importance des rituels…)
- Quel
cadre (pluridisciplinarité, projet institutionnel…)
Dans ce module, les
participants se sensibiliseront au chant polyphonique en pratiquant différents types de chants de tradition
orale (berceuse, chant guerrier, de
séduction, de consolation etc.), puisés dans un répertoire de différents
continents.
Nous travaillerons sans partitions,
en privilégiant la transmission orale et « l’imprégnation sonore »,
l’engagement corporel et l’énergie du groupe, comme dans le chant traditionnel.
Signalons que c’est une approche
qui n’est pas très éloignée de la manière dont le petit enfant apprend à
parler !
La démarche :
La polyphonie :
Le chant a plusieurs voix est un outil particulièrement
puissant pour développer la
présence à soi-même et aux autres.
« Tenir » une voix pendant que d’autres en
interprètent une autre, différente mais complémentaire, permet de tester et de
perfectionner sa capacité à être à la
fois « au plus près de
soi-même » et à l’écoute de l’autre.
Le risque : s’enfermer dans sa voix
sans s’ouvrir à ce qui se passe à côté de soi
se
faire entraîner par les voix des autres et se perdre…
est au fond l’enjeu le plus important d’une communication harmonieuse avec l’autre :
être capable à la fois de rester ferme sur sa position mais capable d’entendre
l’autre et de composer avec lui…
Les chants traditionnels du monde seront
principalement travaillés dans leurs
composantes sensoriel, vibratoire et relationnel pour découvrir des univers
sonores et des énergies variés en liens étroits avec notre incarnation,
nos émotions et notre manière d’occuper l’espace.
A l’origine, le chant
est intimement lié à la parole et
la danse. Il a toujours accompagné la vie quotidienne
des différents groupes humains et culturels que ce soit pour soutenir les actes les plus concrets de la
vie quotidienne ( dans les chants de travail par exemple), rythmer
les grands moments de la vie de
la naissance à la mort ou pour relier
l’individu à la communauté humaine, à la
nature, à l’univers, au Divin.
Individuel ou collectif,
le chant est utilisé pour
exprimer la joie, la tristesse, l’attente, l’espoir, la foi, calmer la
souffrance du corps et de l’âme,
susciter la confiance, chasser l’ennui ou vaincre les peurs.
Il
a une fonction sociale et socialisante en codifiant. Certains chants sont des supports à l’affirmation et à la
reconnaissance de l’individu au sein du groupe (la « couleur vocale »,
l’interprétation propre à chaque individu est mise en avant), d’autres
marquent l’appartenance à un groupe en mettant en lien les individus.
En servant de pont entre l’individu et le collectif , Il
régule ainsi la communication au sein
des groupes et soutient les relations
sociales.
Il s’agira donc d’
expérimenter ces différentes dimensions et de réfléchir à l’intérêt que peut présenter cette forme de chant dans
l’accompagnement aux personnes fragilisées et , en particulier, dans la mise en
place d’un espace de groupe où chaque
individu puisse s’inscrire et trouver son expression spécifique.
Quelques thèmes pourront être approfondis :
- Vécus corporel,
renforcement du sentiment d’identité et réinvestissement narcissique.
- La dimension de portage du chant en groupe.
- Identité individuelle et identité de
groupe : phénomènes de différenciation et d’ indifférenciation ;
sentiments d’appartenance à un groupe et conscience de soi.
- Approche pratique
( cadre, organisation, public )
et exigences et enjeux de la mise en
place de ce type d’activités.